menu

Actualités

Retour à l'accueil
15 décembre 2024

Dans les claquettes d'un pêcheur - Simrad Big Game 2024


Encore une fois, notre super reporter Kim est parti enquêter pour comprendre et pouvoir faire comprendre en quoi consiste le plus gros évènement de pêche au gros de l'année : la Simrad BIG GAME CLASSIC. Elle nous raconte.


Trois premières heures bien remplies 


3h15 : Réveil. Ça pique, mais c’est pour la bonne cause : il paraît que les meilleurs souvenirs commencent par des réveils douloureux. Les rares fois où je me lève aussi tôt, c’est pour prendre l’avion. Aujourd’hui aussi, je quitte la terre, mais pas pour le ciel, pour la mer. L’aventure du jour sentira l’air marin et le poisson frais… Enfin, si tout se passe bien. 


4h : Arrivée au CNC. Je découvre le super bateau où je vais passer ma journée, et je rencontre Fred et tous les autres pêcheurs qui y seront également. Tout le monde s’affaire aux derniers préparatifs alors qu’il fait encore nuit. Je me réveille doucement. 



4h40 : On quitte le quai. Le port s’éloigne, le soleil commence à se lever, la lumière est magnifique. Je savoure le moment en me disant que je suis quand même sacrément chanceuse de pouvoir participer à un évènement comme celui-ci. Tous les bateaux se retrouvent au point de départ. L’ambiance est bien présente, certains ont déjà sorti la sono… Fred fait l’appel, tout le monde est présent. Pas moins de 33 bateaux qui regroupent 192 pêcheurs partageant la même envie : remonter le plus gros poisson possible. 


5h : Top départ ! Tous les bateaux s’élancent vers le large. La scène est magique à voir : entre les couleurs du soleil, la musique et les sourires de tous ces pêcheurs heureux de faire ce qu’ils aiment, ça fait chaud au cœur ! C’est dans ces moments-là qu’on se dit que même si on ne pêche rien, on aura déjà gagné. Mais bon, j’espère quand même qu’on pêchera quelque chose. 


5h30 : Problème. Notre bateau a un souci technique, Fred n’a pas le choix que de retourner à quai. Un plan B s’organise en deux secondes. Gil (le photographe-vidéaste) et moi transférons notre attirail sur un autre bateau. Ni vu ni connu, c’est reparti !

.


6h : Cap sur le DCP, le dispositif de concentration de poissons. De l’extérieur, il s’agit de plusieurs bouées rouges qui sont attachées entre elles. On m’explique que ça se prolonge sous l’eau, et que ça crée naturellement des algues. Les algues attirent les petits poissons, qui attirent les moyens poissons, qui attirent… les gros poissons. La magie de la chaîne alimentaire ! Effectivement, nous ne sommes pas les seuls sur place : des centaines d’oiseaux survolent la zone à la recherche de leur prochain repas. C’est un signe que nous sommes au bon endroit. 


6h45 : La radio commence à grésiller : ça y est, un bateau a attrapé un marlin ! Mais… il est relâché. Sur le coup, je ne comprends pas. Même s’il est petit, autant le garder à bord, non ? D’autant plus que 3 prix seront décernés ! C’est là que j’apprends qu’il existe aussi un prix pour celui qui relâchera le plus de poissons. 


Une matinée difficile pour les pêcheurs


Après ce premier marlin attrapé puis relâché, la pêche se poursuit… doucement. Quelques poissons sont attrapés et décrochent, d’autres sont remontés et relâchés, et quelques rares restent sur le bateau. 


De notre côté, on attrape un maï-maï qui décroche alors qu’il est sur le point d’être remonté… Quelques heures plus tard, on attrape un marlin…qui décroche également. Frustrant ! Grâce à la radio, on se rassure un peu : les autres bateaux aussi ont du mal à remontrer des poissons. On m’explique que la pêche, c’est aussi une histoire de chance : parfois, les bateaux se remplissent en un rien de temps. Parfois, on rentre bredouille… D’ailleurs, il semblerait que la deuxième option soit plus courante qu’on ne le pense ! Pourtant, c’est un « bon » jour : les conditions météorologiques sont bonnes, la lune est quasi pleine (elle le sera dimanche) ce qui attire les poissons vers la surface, les oiseaux sont présents en masse, ce qui suggère une présence accrue de poissons… Mais alors, qu’est-ce qui ne fonctionne pas ? « C’est comme ça la pêche, me dit-on. Des fois, on ne fait rien de particulier et les poissons mordent toutes les cinq minutes. Et des fois… ». 



Tout au long de la journée, j’observe les pêcheurs choisir avec attention les leurres. Puisqu’il y a cinq cannes, il y a cinq leurres différents. L’objectif, ne pas qu’il y ait deux fois la même couleur ou la même taille. Je suis impressionnée par le nombre de leurres qu’ils possèdent : bleu, vert, jaune, pailleté, tacheté, très grand, tout fin… Les poissons ont le choix ! Malheureusement, ils ne semblent pas avoir faim aujourd’hui. Tant pis, on garde le moral.


Victoire ! 


La bonne nouvelle arrive vers 13h30, environ 1h avant le « stop fishing », le moment de la compétition où tous les pêcheurs doivent arrêter de pêcher. Un des pêcheurs présents sur notre bateau attrape un marlin ! À ce moment-là, c’est le branle-bas de combat. Chacun s’affaire, on ramène une ceinture lombaire au pêcheur pour qu’il puisse commencer le fameux « combat ». Si j’ai l’habitude d’aller la pêche avec mes amis, je n’ai pourtant jamais vu ça : il faut dire que mes amis ne pêchent pas d’aussi gros poissons… 


Pêcheur vs Poisson. Il mouline, puis tire la canne vers lui, mouline, tire vers lui, et répète cette opération pendant de longues minutes. Je m’interroge : peut-il savoir combien de mètres de fil lui reste-t-il avant que le poisson ne soit visible ? On me dit que non. Encore une fois, je suis impressionnée : le « combat » est physique, mais aussi et surtout mental. Après une bonne dizaine de minutes, le marlin arrive à la surface, et chacun aide pour le remonter. Si le combat m’a paru long, on me dit qu’au contraire, il a été plutôt rapide. Pas de doute, les pêcheurs sont des sportifs ! 


Plusieurs questions se posent alors : faut-il relâcher le poisson ? Ils concluent que non. Faut-il le vider et le découper ? Cela voudra dire qu’il ne sera pas pesé, juste mangé. Le questionnement vient du fait que le marlin n’a l’air de peser « que » 60 à 70 kilos, bien loin des estimations de ceux pêchés par les autres bateaux. Après réflexion, les pêcheurs décident de le garder entier pour le peser au port.


Fin de la journée et pesée


14h45 : Stop fishing. Tous les bateaux rentrent au port. Je me mets sur l’avant du bateau et je profite de l’instant. Pas de vagues, très peu de vent, un soleil timide, les sensations sont parfaites. On arrive au port et on décharge le marlin devant une foule de monde. Surprise : le père Noël est là. Ne me demandez pas pourquoi, mais ça résume bien cette journée où tout est possible.



Si je devais faire le résumé de mes apprentissages de la journée, je commencerais par dire que la pêche, c’est bien plus que sortir un poisson de l’eau. C’est une pause hors du temps où l’on mesure sa patience et son humilité. Un moment où les pêcheurs peuvent se retrouver, échanger, rigoler et partager ensemble leur passion. La pêche, c’est à la fois une histoire de technique et de chance. Il faut être au bon endroit, au bon moment, et rien n’est jamais acquis.


C’est un exercice parfois frustrant, mais n’est-ce pas cette douce impatience nourrie par l’attente qui rend chaque prise si exaltante ? 


Merci à nos sponsors pour l'accompagnement : Altomarine et Le Grand Bleu

Retour à l'accueil